Parasaurolophus

Parasaurolophus est un genre de dinosaure appartenant à l'ordre des ornithischiens, au sous-ordre des ornithopodes ainsi qu'à la famille des hadrosauridés.



Catégories :

Article potentiellement de qualité - Dinosaure d'Amérique du Nord - Dinosaure par région du monde - Dinosaure - Hadrosauridae - Ornithopoda - Cerapoda - Ornithischia - Dinosaure du Crétacé - Dinosaure par période

Recherche sur Google Images :


Source image : dinosoria.com
Cette image est un résultat de recherche de Google Image. Elle est peut-être réduite par rapport à l'originale et/ou protégée par des droits d'auteur.

Page(s) en rapport avec ce sujet :

  • Le Parasaurolophus possédait une crête osseuseflamboyante surmontant une tête haute, en dôme. Mais lacrête du Parasaurolophus est la plus grande de tous... (source : anizoo)
  • ... Parasaurolophus est un hadrosauridé qui vivait au Crétacé supérieur (- 84 à ... La crête du Parasaurolophus fait toujours débat chez les ... (source : pratique)
Wikipédia:Lecture d'une taxoboxComment lire une taxobox
Parasaurolophus
 Parasaurolophus cyrtocristatus
Parasaurolophus cyrtocristatus
Classification
Règne Animalia
Sous-embr. Chordata
Classe Sauropsida
Super-ordre Dinosauria
Ordre Ornithischia
Sous-ordre Ornithopoda
Super-famille Hadrosauroidea
Famille Hadrosauridæ
Sous-famille Lambeosaurinæ
Tribu Parasaurolophini
Genre
Parasaurolophus
Parks, 1922
Parcourez la biologie sur Wikipédia :

Parasaurolophus (Parks, 1922) est un genre de dinosaure appartenant à l'ordre des ornithischiens, au sous-ordre des ornithopodes ainsi qu'à la famille des hadrosauridés[1]. Ces animaux ont vécu au Crétacé supérieur lors du Campanien de 83, 5 à 65, 5 Ma dans l'actuelle Amérique du Nord[1]. Au moins une quinzaine de fossiles ont été découverts en 2008[1]. Ils sont répartis en trois espèces appelées P. walkeri, P. tubicen et P. cyrtocristatus[1]. Ce dinosaure a été décrit pour la première fois en 1922 par William Parks à partir d'un crâne et d'un squelette incomplet découvert dans la province de l'Alberta au Canada dans la Dinosaur Park Formation. Le plus au sud des fossiles découverts l'a été au Nouveau Mexique, le plus au nord en Alberta[1].

Parasaurolophus est un dinosaure de la famille des Hadrosauridæ, réputée pour les ornementations variées de leur tête. Parasaurolophus est réputé pour sa grande crête qui est comparable à un long tube incurvé vers l'arrière partant du haut du crâne. Les dinosaures Charonosaurus, originaires quant à eux de la région couverte actuellement par la Chine, et qui pourraient avoir été ses plus proches parents connus, avaient un crâne identique et , une crête potentiellement identique. La crête du Parasaurolophus est un sujet de débat entre scientifiques, le consensus sur sa fonction comporte : la reconnaissance visuelle à la fois des deux espèces et des deux sexes, amplificateur acoustique, ou encore dispositif de thermorégulation. C'est un des «dinosaures à bec de canard» les plus rares, connu uniquement à partir d'une poignée de bons spécimens.

Étymologie

Parasaurolophus a été constitué à partir de trois termes de grec ancien, παρα [para] «près, parallèle», σαυρος [saurus] «lézard» et λοφος [lophos] «crête[2]», ce qui peut s'interpréter par «reptile à crêtes à cloisons parallèles[3]».

William Parks a appelé le spécimen P. walkeri en honneur à Byron Edmund Walker, président du conseil d'administration des Trustees du Musée royal de l'Ontario[4].

Le nom scientifique tubicen est le nom d'un trompette romain qui soufflait dans un long tuba[5]. Des restes d'au moins trois spécimens du P. tubicen ont été découverts au Nouveau-Mexique[6].

Le terme cyrtocristatus a été constitué à partir de deux racines latines, cyrto qui veut dire «courbé[7]» et de cristatus qui signfie «huppé».

Comparaison de taille entre un humain et un Parasaurolophus walkeri

Comme pour de nombreux dinosaures, le squelette de Parasaurolophus n'est pas connu dans sa totalité. Sa morphologie n'est par conséquent pas précisément connue. La longueur du spécimen type de P. walkeri est estimée à 9, 5 m pour un crâne mesurant à peu près 1, 6 m de long (crête incluse), tandis que celui de P. tubicen est estimé à plus de 2 m ce qui indique un animal plus grand[8]. Son poids est estimé à 2, 5 tonnes[1]. L'unique membre antérieur connu du spécimen type est assez court pour un hadrosaure, avec une petite mais large omoplate. Ceci tend à montrer que les Hadrosaures descendent d'animaux bipèdes. Le fémur de P. walkeri mesure 103 cm, et est particulièrement robuste comparé à sa longueur, comparé aux autres hadrosaures[9]. L'humérus et le bassin sont aussi particulièrement robustes[10]. Le Parasaurolophus a la crête la plus longue de l'ensemble des hadrosauridés, dans la mesure où elle mesure à peu près 1, 8 mètres de long[11].

Tout comme les autres hadrosaures, Parasaurolophus était capable de marcher sur ses deux pattes postérieures, ou à quatre pattes. Il préférait certainement rechercher sa nourriture à quatre pattes, mais courir sur deux pattes[6]. Les processus épineux des vertèbres étaient hauts, chose assez commune chez les lambéosaurinés[9] ; particulièrement grands au-dessus des hanches, ils augmentaient la hauteur du dos. L'aspect de la peau est connue chez P. walkeri, avec des écailles uniformes, telles de petites protubérances, mais pas de plus grandes structures[4].

Représentation graphique d'un Parasaurolophus

L'attribut le plus reconnaissable de Parasaurolophus, était sa crête, qui sortait de l'arrière de sa tête, et qui était un prolongement de l'os nasal et du prémaxillaire. Le spécimen type de P. walkeri avait une encoche sur les processus épineux près de l'endroit où l'extrémité de la crête aurait cogné le dos, mais c'était peut-être une pathologie spécifique de cet individu[9]. William Parks, qui a appelé le genre, a supposé qu'un ligament partait de la crête jusqu'à l'encoche et servait à soutenir la tête[4]. Quoique cette idée semble peu probable[12], il arrive que Parasaurolophus soit représenté avec un pan de peau allant de la crête au cou. Vu que cette encoche se trouve précisément à l'endroit où la crête touchait le dos lorsque Parasaurolophus penchait la tête en arrière, il se peut qu'elle serve à laisser la place à la crête qui autrement gênerait les mouvements de l'animal[13].

Représentations de crânes de P. cyrtocristatus (en haut) et de P. walkeri (en bas)

La crête était creuse, avec des conduits différents allant de chaque narine à l'extrémité de la crête avant de faire demi-tour, redescendre la crête et se diriger vers l'intérieur du crâne. Les conduits étaient plus simples chez P. walkeri, mais bien plus complexes chez P. tubicen, où certains conduits étaient bouchés à une extrémité, et d'autres se fusionnaient et s'embranchaient[14]. Tandis que P. walkeri et P. tubicen avaient de longues crêtes avec une légère courbe, P. cyrtocristatus avait une courte crête avec un profil plus circulaire[15].

Le cou du Parasaurolophus était probablement fortement incurvé, comme celui des bisons actuels, et pourvu d'énormes os. Il pouvait marcher autant sur quatre pattes que sur deux pattes, mais son dos restait horizontal et non pas vertical, comme on l'a cru longtemps. Et son énorme queue ne traînait pas par terre[16].

On a longtemps pensé que le Parasaurolophus se servait de sa gigantesque queue pour nager, mais on a découvert des fossiles de Parasaurolophus dans des roches dont la nature bien spécifique suggère qu'il vivait dans un environnement terrestre sec, comparable à l'habitat des éléphants. Qui plus est , la manière dont les os de la queue s'emboîtent montre que ce dinosaure n'était pas capable d'effectuer de puissants mouvements latéraux avec sa queue, nécessaires pour pouvoir nager, et aussi les contenus d'estomacs fossilisés retrouvés contiennent essentiellement des plantes terrestres. Il ne vivait par conséquent pas dans les alentours des fleuves et des lacs du Crétacé supérieur, mais plutôt sur la terre ferme, se nourrissant de plantes coriaces[17].

Certains doigts de Parausorolophus retrouvés semblent être palmés, mais certains paléontologues estiment que ce sont des conséquences de la fossilisation[13].

Systématique

Liste des espèces

Classification

Parasaurolophus walkeri

Comme son nom l'indique, les scientifiques rapprochaient Parasaurolophus de Saurolophus, à cause de leur crête identique[4]. Dès 1924, il a été vite reconnu par Gilmore comme un membre de la sous-famille des lambéosaurinés[1], Saurolophus étant quant à lui un hadrosauriné[18]. Parasaurolophus est généralement reconnu comme d'une lignée scindée de lambéosaurinés, une lignée différente de celle des autres dinosaures à crête tels que Corythosaurus, Hypacrosaurus, et Lambeosaurus[6], [19], [20]. Son parent le plus proche est a priori Charonosaurus, avec un crâne identique mais cependant avec une crête incomplète et découvert dans la région du fleuve Amour au nord-est de la Chine[21] et ces deux taxons ont été regroupés dans le clade des Parasaurolophini[20]. Les fossiles de P. cyrtocristatus, avec leur petite crête légèrement plus ronde, pourraient être le groupe basal parmi les trois espèces connues de Parasaurolophus[20], ou bien pourraient être des jeunes ou encore des femelles de P. tubicen[22].

Taxinomie

Sketch parasaurolophus.jpg

Un seul spécimen de l'holotype P. walkeri a été découvert[6]. Il change du P. tubicen par les tubes localisés dans sa crête[14], et du P. cyrtocristatus par sa longue crête et un humérus plus long que son radius[15]. Trois spécimens envisageables du P. cyrtocristatus ont été découverts au Nouveau-Mexique et dans l'Utah. Ces spécimens sont plus petits et leur crête est courte et ronde[14]. Leur petite taille et la forme de leur crête laissent à penser qu'ils pourraient être des jeunes ou des femelles du P. tubicen qui date environ de la même époque et de la même formation au Nouveau-Mexique. Comme l'a noté Thomas Williamson le matériel type du P. cyrtocristatus est à peu près 72% plus petit que le P. tubicen, et c'est à peu près la taille où les autres lambeosaurinés commencent à montrer un dimorphisme sexuel au niveau de leur crête (∼70% de la taille d'un adulte) [22]. Cette proposition a été rejetée par plusieurs études récentes sur les Lambeosaurinæ[6], [20].

Le P. tubicen est la plus grande espèce, avec dans sa crête des passages d'air plus complexes que ceux du P. walkeri, et une crête plus longue et plus fine que le P. cyrtocristatus[14].

Découverte

Carte de répartition des fossiles de Parasaurolophus
Squelette incomplet du spécimen type de Parasaurolophus walkeri à Varsovie

L'holotype 768 du musée royal de l'Ontario comporte un crâne et un squelette partiel auquel manquent une grande partie de la queue mais aussi les membres postérieurs en dessous des genoux. Il a été trouvé par une équipe de l'université de Toronto, en 1920, près de Sand Creek le long de la Red Deer River dans la province canadienne d'Alberta[4]. Ces roches sont désignées sous l'appellation Dinosaur Park Formation du Campanien, un étage du Crétacé supérieur. William Parks donna le nom de P. walkeri à ce spécimen en hommage à Sir Byron Edmund Walker, Chairman of the Board of Trustees du Royal Ontario Museum[4]. Outre ce spécimen, les fossiles de Parasauropholus sont rares dans l'Alberta[23], qui compte uniquement un autre crâne partiel provenant de la Dinosaur Park Formation[24] et trois autres spécimens sans crâne appartenant probablement au genre[25].

En 1921, Charles H. Sternberg a découvert une partie d'un crâne (PMU. R1250), issu de la Kirtland Formation du Comté de San Juan (Nouveau-Mexique) , connue légèrement plus récente que la formation précédente. Le spécimen a été envoyé à Uppsala en Suède, où en 1931, Carl Wiman l'a décrit comme étant une deuxième espèce, P. tubicen[26]. Un second crâne quasi complet de P. tubicen (NMMNH P-25100) a été découvert au Nouveau-Mexique en 1995. En 1999, suite à une étude utilisant la technologie de la tomodensitométrie sur ce crâne, Robert Sullivan et Thomas Williamson ont écrit une monographie, couvrant les aspects de son anatomie et de sa taxinomie, mais aussi les fonctions de sa crête[14]. Williamson a publié ensuite une revue indépendante sur les restes, où il expose son désaccord sur les conclusions taxinomiques[22].

John Ostrom a décrit un autre spécimen intéressant (FMNH P27393), découvert au Nouveau-Mexique, en 1961, comme étant une nouvelle espèce : P. cyrtocristatus. C'est un crâne presque complet avec une petite crête ronde, et la quasi totalité du reste d'un corps, à l'exception des pieds, du cou et d'une partie de la queue[15]. Ce spécimen a été enseveli soit à la fin de la période de formation de la Fruitland Formation, ou plus certainement au début de celle de la Kirtland Formation[14]. La zone d'extension de ces espèces a été étendue en 1979, quand David B. Weishampel et James A. Jensen ont décrit un crâne partiel disposant d'une crête identique (BYU 2467) datant du Campanien et découvert dans la Kaiparowits Formation, localisée dans le Comté de Garfield (Utah) [27]. Depuis, un autre crâne avec une morphologie de petite crête ronde comme celle de P. cyrtocristatus a été découvert dans l'Utah[14].

Paléoécologie

Un Gorgosaurus attaquant un Parasaurolophus cyrtocristatus

Parasaurolophus walkeri, de la Dinosaur Park Formation, était un membre d'une faune préhistorique variée et bien documentée, incluant des dinosaures bien connus comme les Cératopsidés Centrosaurus, Styracosaurus et Chasmosaurus, les autres dinosaures à bec de canard comme Prosaurolophus, Gryposaurus, Corythosaurus et Lambeosaurus; le tyrannosauridé Gorgosaurus; et les dinosaures à armures comme Edmontonia et Euoplocephalus[28]. C'était un spécimen rare de cette faune[23].

La région de la Kirtland Formation dans la Dinosaur Park Formation, où furent découverts les fossiles de P. walkeri, est interprétée comme étant une région peu accidentée, couverte de rivières et de vallées d'inondation, qui est devenue plus marécageuse, et influencée par les conditions marines dues, avec le temps, à la transgression vers l'ouest de la mer intérieure Western Interior Seaway[29]. Le climat était plus chaud que celui de l'actuelle Alberta, sans gelée, mais avec des saisons plus humides et plus sèches. Les conifères étaient a priori les plantes dominantes de la canopée, avec un sous-bois de fougères, de fougères arborescentes et d'angiospermes[30]. Les Ceratopsidæ tels les Chasmosaurinæ y étaient a priori plus communs que les hadrosauridés[31].

Les espèces du Nouveau-Mexique partageaient leur environnement avec le grand sauropode Alamosaurus, le dinosaure à bec de canard Kritosaurus, le ceratopsidé Pentaceratops, des dinosaures à armure comme le Nodocephalosaurus, les Saurornitholestes , et des tyrannosauridés pour le moment non-identifié[28].

Face à ses prédateurs, Parasaurolophus n'avait pas de défenses naturelles (au contraire de l'Iguanodon par exemple), mais on suppose qu'il possédait une assez bonne vue et une bonne ouïe ce qui lui permettait de détecter sans peine ses prédateurs[13].

Paléobiologie

Alimentation

Comme les autres hadrosauridés, Parasaurolophus était un grand herbivore bipède/quadrupède, s'alimentant de plantes et son crâne particulièrement élaboré lui permettait un mouvement de broyage de sa nourriture analogue à la rumination. Ses dents jugales étaient constamment remplacées et formaient des batteries dentaires qui contenaient des centaines de dents, mais uniquement une poignée d'entre elles étaient utilisées en même temps. Les plantes devaient être coupées par son large bec et maintenues dans la mâchoire par un organe comparable à la joue, ce qui permettait d'attaquer les plantes les plus coriaces. Contrairement aux autres reptiles qui ne mâchent le plus souvent pas leur nourriture, dans la mesure où ils se contentent d'avaler, Parasaurolophus comme les autres Ornithopodes, pouvait mâcher sa nourriture, comme le font les mammifères. Il pouvait s'alimenter de feuillages localisés jusqu'à 4 mètres de hauteur[6]. Comme l'a noté Bob Bakker, les lambéosaurinés avaient des becs plus étroits que les hadrosaurinés, ce qui implique que les Parasaurolophus pouvaient mieux sélectionner leur alimentation que leurs cousins au bec large et dénués de crête[32].

Crête nasale

Plusieurs hypothèses sur les fonctions de la crête dite «nasale» du Parasaurolophus ont été avancées, mais elles n'ont pas été jugées crédibles pour la majorité[33], [12]. Actuellement, les hypothèses ayant cours sont l'identification du sexe ou de l'espèce, l'augmentcation sonore facilitant la communication et la thermorégulation. Cependant, on ne sait pas clairement parmi ces fonctions laquelle est principale ainsi qu'à quels moments de leur croissance[34].

Différences entre les espèces et étapes de croissance

Crâne de Parasaurolophus walkeri - Muséum d'histoire naturelle de Londres.

Comme pour les autres lambéosaurinés, on pense que la crête crânienne du Parasaurolophus changeait avec l'âge et qu'elle était caractéristique du dimorphisme sexuel chez les adultes. James Hopson, un des premiers chercheurs à avoir décrit les crêtes des lambeosaurinés pense que le P. cyrtocristatus avec sa petite crête était une femelle de P. tubicen[35]. Thomas Williamson croit plutôt que c'était un jeune P. tubicen[22]. Aucune de ces deux hypothèses n'a été unanimement reconnues. Comme uniquement six bons crânes et une boîte crânienne d'un jeune ont été découverts, la mise à jour de nouveaux fossiles permettrait probablement de faire la lumière sur cette relation éventuelle. Williamson a noté que dans n'importe quel cas, le jeune Parasaurolophus possédait sûrement une crête petite et ronde comme le P. cyrtocristatus, qui grandissait certainement de plus en plus vite à mesure que les individus approchaient la maturité sexuelle[22]. De nouvelles études plus récentes sur la boîte crânienne qui était au départ attribuée au Lambeosaurus, puis désormais au Parasaurolophus apportent des preuves de l'existence d'une petite crête tubulaire chez les jeunes.

Ce spécimen possède un petit dilatement vers le haut des os frontaux, qui était identique mais plus petit que les spécimens adultes ; chez les adultes, les os frontaux formaient une plateforme qui supportait la base de la crête. Ce spécimen indique aussi que la croissance de la crête chez le Parasaurolophus et le profil facial des jeunes individus changent du modèle Corythosaurus-Hypacrosaurus-Lambeosaurus, en partie à cause du manque d'un fin cocon osseux dans la crête qui composait la partie supérieure de la crête chez les trois autres lambeosaurinés[24].

Hypothèses rejetées sur les fonctions

Crâne de Parasaurolophus cyrtocristatus.

De récentes propositions se concentrent sur les adaptations à la vie aquatique, suivant l'hypothèse que les hadrosauridés étaient amphibiens. Ainsi, Alfred Sherwood Romer a suggéré que cette crête permettait à l'animal de plonger en apnée[36], Martin Wilfarth pensait que c'était une attache pour une trompe mobile utilisée comme tuba ainsi qu'à attraper la nourriture[37], Charles Mortram Sternberg croyait que leur crête servait de pompe à air pour empêcher l'eau d'entrer dans les poumons[38], et Edwin Harris Colbert pensait qu'elle servait de réservoir à air pour plonger sous l'eau[39].

William Parks a proposé qu'elle était rattachée aux vertèbres par des ligaments ou des muscles, et aidait à bouger ainsi qu'à supporter la tête[4]. Othenio Abel a suggéré qu'elle était utilisée comme arme dans les combats entre ces espèces[40], et Angela Milner suggère qu'elle pouvait servir de déflecteur de feuilles, comme le casque des casuariidés[33].

Il a été aussi suggéré que la principale fonction de la crête était d'abriter des organes spéciaux. Halszka Osmólska a proposé qu'elle abritait des glandes à sel[41], et John Ostrom a suggéré qu'elle abritait des zones plus larges pour l'épithélium olfactif donnant la possibilité ainsi de perfectionner l'odorat des lambeosaurinés, qui n'avait pas vraiment de facultés pour se défendre[42]. Duane Gish a formulé, quant à lui, une proposition peu courante : la crête aurait abrité des glandes chimiques permettant au Parasaurolophus de cracher des jets de feu chimique à ses ennemis, comme l'actuel coléoptère bombardier[43].

La plupart de ces hypothèses ont été discréditées ou rejetées[12]. A titre d'exemple, il n'y a aucun trou au bout de la crête permettant à l'animal de plonger en apnée. Il n'y aucune cicatrice de muscle pour une trompe et il serait même étrange qu'un animal avec un bec en ait besoin. Si elle avait eu comme fonction de servir de pompe à air elle n'aurait à ce moment-là pas laissé s'infiltrer l'eau. Un réservoir d'air n'aurait pas pu être suffisant pour un animal de la taille d'un Parasaurolophus. D'autres hadrosauridés possédaient de grande tête sans avoir besoin d'une large crête creuse pour servir de point d'attache à des ligaments[42]. Ainsi, aucune des propositions expliquent pourquoi la crête possède une telle forme, pourquoi les autres lambeosaurinés avaient des crêtes si différentes mais possédant des fonctions identiques, comment les hadrosauridés sans crête ou avec des crêtes solides pouvaient vivre sans de telles capacités, ou pourquoi certains hadrosauridés possédaient des crêtes solides.

Ces considérations ont un impact spécifique sur les hypothèses basées sur le perfectionnement des facultés du dispositif déjà présentes chez l'animal, comme les hypothèses sur les glandes à sel ou l'olfaction[33], et démontrent qu'elles n'étaient pas les fonctions principales de la crête. Qui plus est , les travaux sur les cavités nasales des lambeosaurinés montrent que les nerfs olfactifs et les tissus sensoriels étaient hors de la portion des sinus dans la crête, par conséquent l'accroissement de la crête a peu de chose à voir avec le sens de l'odorat[34].

Fonctions sociales

Représentation de Parasaurolophus avec un pan de peau allant de la crête au dos

De plus en plus d'auteurs soutiennent que la crête devait avoir des fonctions sociales et des fonctions physiologiques donnant la possibilité l'identification, la communication visuelle et auditive. Il est clair que cette imposante crête est un signal visuel qui différencie chaque animal de ses voisins. Le large orbite de l'hadrosauridé et la présence d'un anneau sclérotique suggèrent que l'animal possédait une vision perçante et des habitudes diurnes, et par conséquent que la vue était un sens important chez ces animaux. Si, comme il apparaît sur certaines illustrations, une peau s'étendait de la crête au cou ou jusqu'au dos, l'exposition visuelle aurait été toujours plus voyante[35]. Comme le laissent supposer les autres crânes des lambeosaurinés, la taille et la forme de la crête du Parasaurolophus permettaient certainement aux animaux de se reconnaître en se distinguant par exemple du Corythosaurus ou du Lambeosaurus[34].

Fonction sonore

Modèle informatisé des passages nasaux dans la crête du P. tubicen

L'apparence externe de la crête cache une anatomie interne complexe. Les sinus nasaux qui la composent suggèrent l'existence d'une autre fonction[34]. Carl Wiman fut le premier à proposer en 1931 que ces sinus servaient de signalement auditif, comme un cromorne[26] ; Hopson et David B. Weishampel ont revisité cette idée dans les années 1970 et 1980[35], [44], [45]. Hopson a apporté des preuves montrant que les hadrosauridés avaient une bonne audition. Il y a au moins un exemple chez le Corythosaurus qui possède de minces stapes reptilien combinés avec un large espace pour un tympan indiquant une oreille moyenne sensible. Qui plus est , le conduit de la cochlée des hadrosauridés est allongé comme celui des crocodiliens, indiquant que la portion auditive de l'oreille interne était bien développée[35]. Weishampel a estimé que le P. walkeri était capable de produire des fréquences de 48 à 240 Hz, et le P. cyrtocristatus de 75 à 375 Hz. En se basant sur les similitudes entre les oreilles internes des hadrosauridés et celles des crocodiliens, il a aussi proposé que les adultes hadrosauridés étaient sensibles aux hautes fréquences, comme celles que leur progéniture pouvait produire. Selon Weishampel, ce fait est en correction avec l'indispensable besoin de communication entre les parents et leurs progénitures[44].

Un modèle informatisé du spécimen basé sur un crâne de P. tubicen en bonne conservation, espèce qui possédait des sinus plus complexes que celle de P. walkeri, a permis la simulation des divers sons que la crête pouvait produire[46].

Le principal canal possédait une fréquence de résonance à 30 Hz, mais l'anatomie complexe des sinus devait créer des modulations des sons[47].

Fonction de thermorégulation

La large surface et la vascularisation de la crête suggèrent qu'elle avait une fonction thermorégulatrice[48]. P. E. Wheeler a proposé le premier cette utilisation en 1978 : la crête permettrait de préserver le cerveau de la chaleur[49]. Teresa Maryańska et Osmólska ont formulé la même hypothèse environ en même temps[50]. En 2006, dans sa discussion des fonctions de la crête des lambeosaurinés, David Evans était favorable à cette hypothèse, du moins comme un facteur d'évolution de la crête[34].

Dans la culture populaire

Cinéma et télévision

Numismatique

Jeu vidéo

Annexes

Bibliographie

Liens externes

Références taxinomiques

Notes et références

  1. (The paleobiology database, 2008)
  2. (en) Henry George Liddell et Robert Scott, A Greek-English Lexicon (Abridged Edition) , Oxford University Press, United Kingdom (ISBN 0-19-910207-4)  
  3. (fr) parasaurolophus, Dinonews
  4. (en) William Arthur Parks, «Parasaurolophus walkeri, a new genus and species of crested trachodont dinosaur», dans University of Toronto Studies, Geology Series, vol.  13, 1922, p.  1-32 
  5. Tubicen sur mediterranees. net
  6. (en) John R. Horner, David B. Weishampel (dir. ), Catherine A Forster, Halszka Osmólska (dir. ) et Peter Dodson (dir. ), The Dinosauria, University of California Press, Berkeley, 2004 (réimpr.  2e), 438-463 p. (ISBN 0-520-24209-2)  
  7. (en) cyrto-, cyrt-, kyrto-, kyrt- (Greek : bent, curved). sur wordsources. info
  8. (Lull, 1943)
  9. (Lull, 1943)
  10. (en) Michæl K. Brett-Surman et Kenneth =Carpenter (dir. ), Horns and Beaks : Ceratopsian and Ornithopod Dinosaurs, Indiana University Press, Bloomington et Indianapolis, 2006, 135-169 p. (ISBN 0-253-34817-X)  
  11. (fr) Fiche du Parasaurolophus sur Dinomania
  12. (en) Donald F. Glut, Dinosaurs : The Encyclopedia, McFarland & Co, Jefferson, Caroline du Nord, 1997, 678-684 p. (ISBN 0-89950-917-7)  
  13. (en) EnchantedLearning. com
  14. (en) Robert M Sullivan et Thomas E. Williamson, A new skull of Parasaurolophus (Dinosauria : Hadrosauridæ) from the Kirtland Formation of New Mexico and a revision of the genus, New Mexico Museum of Natural History and Science, coll. «New Mexico Museum of Natural History and Science Bulletin», Albuqueque, Nouveau Mexique, 1999, 1-52 p.  
  15. (en) Ostrom John H., «A new species of hadrosaurian dinosaur from the Cretaceous of New Mexico», dans Journal of Paleontology, vol.  35, no 3, 1961, p.  575-577 [résumé] 
  16. Fiche du Parasaurolophus sur Dinosoria
  17. Fiche du Parasaurolophus sur Kterre. org
  18. (en) Charles Whitney Gilmore, «On the genus Stephanosaurus, with a description of the type specimen of Lambeosaurus lambei, Parks», dans Canada Department of Mines Geological Survey Bulletin, vol.  38, no 43, 1924, p.  29-48
  19. (en) David B. Weishampel (dir. ), Jack R. Horner, Halszka Osmólska (dir. ) et Peter Dodson (dir. ), The Dinosauria, University of California Press, Berkeley, 1990 (réimpr.  Ire), 534-561 p. (ISBN 0-520-06727-4)  
  20. (en) Evans David C. et Reisz, Robert R., «Anatomy and relationships of Lambeosaurus magnicristatus, a crested hadrosaurid dinosaur (Ornithischia) from the Dinosaur Park Formation, Alberta», dans Journal of Vertebrate Paleontology, vol.  27, no 2, 2007, p.  373-393 [résumé (page consultée le 2007-07-28) ] 
  21. (en) Godefroit Pascal ; Shuqin Zan; et Liyong Jin, «Charonosaurus jiayinensis n. g., n. sp., a lambeosauriné dinosaur from the Late Maastrichtian of northeastern China», dans Compte Rendus de l'Academie des Sciences, Paris, Sciences de la Terre et des planètes, vol.  330, 2000, p.  875-882 [résumé lien DOI] 
  22. (en) Thomas E. Williamson, S. G. Lucas (dir. ) et A. B. Heckert (dir. ), Dinosaurs of New Mexico, New Mexico Museum of Natural History and Science, coll. «New Mexico Museum of Natural History and Science Bulletin», Albuquerque, 2000, 191-213 p.  
  23. (en) Michæl J. Ryan, David C. Evans, Phillip J. Currie (dir. ) et Eva Koppelhus (dir. ), A Spectacular Ancient Ecosystem Revealed [«Dinosaur Provincial Park»], Indiana University Press, Bloomington, 312-348 p. (ISBN 0-253-34595-2)  
  24. (en) Evans David C. ; Reisz, Robert R. ; Dupuis, Kevin, «A juvenile Parasaurolophus braincase from Dinosaur Provincial Park, Alberta, with comments on crest ontogeny in the genus», dans Journal of Vertebrate Paleontology, vol.  27, no 3, 2007, p.  642–650 [lien DOI] 
  25. (en) Phillip J Currie et Dale A. Russell, Geographic and stratigraphic distribution of dinosaur remains [«Dinosaur Provincial Park»], 553 p.  .
  26. (de) Carl Wiman, «Parasaurolophus tubicen, n. sp. aus der Kreide in New Mexico», dans Nova Acta Regia Societas Scientarum Upsaliensis, series 4, vol.  7, no 5, 1931, p.  1–11 
  27. (en) David B. Weishampel, «Parasaurolophus (Reptilia : Hadrosauridæ) from Utah», dans Journal of Paleontology, vol.  53, no 6, 1979, p.  1422–1427 
  28. (en) Weishampel, David B. ; Barrett, Paul M. ; Coria, Rodolfo A. ; Le Lœuff, Jean; Xu Xing; Zhao Xijin; Sahni, Ashok; Gomani, Elizabeth, M. P. ; and Noto, Christopher R. (2004). "Dinosaur Distribution", in The Dinosauria (2nd), pp. 517–606.
  29. (en) Eberth, David A. 2005. "The geology", in Dinosaur Provincial Park, pp. 54-82.
  30. (en) Braman, Dennis R., and Koppelhus, Eva B. 2005. "Campanian palynomorphs", in Dinosaur Provincial Park, pp. 101-130.
  31. (en) Dale A. Russell, An Odyssey in Time : Dinosaurs of North America, NorthWord Press, Minocqua, Wisconsin, 1989 (ISBN 1-55971-038-1) , p.  160-164 
  32. (en) Robert Bakker, New Theories Unlocking the Mystery of the Dinosaurs and their Extinction [«The Dinosaur Heresies»], William Morrow, New York, 1986, 194 p. (ISBN 0-8217-2859-8)  
  33. Norman David B., An Original and Compelling Insight into Life in the Dinosaur Kingdom [«The Illustrated Encyclopedia of Dinosaurs»], Crescent Books, New York, 1985, 122-127 p. (ISBN 0-517-468905)  
  34. (en) Evans David C., «Nasal cavity homologies and cranial crest function in lambeosauriné dinosaurs», dans Paleobiology, vol.  32, no 1, 2006, p.  109–125 [résumé (page consultée le 2007-07-28) ] 
  35. (en) James Hopson, «The evolution of cranial display structures in hadrosaurian dinosaurs», dans Paleobiology, vol.  1, no 1, 1975, p.  21–43 
  36. (en) Alfred Sherwood Romer, Vertebrate Paleontology, University of Chicago Press, 1933, 491 p. (OCLC 1186563)  
  37. (en) Wilfarth Martin, «Russeltragende Dinosaurier», dans Orion (Munich) , vol.  2, 1947, p.  525–532 
  38. Charles Mortram Sternberg, «Hooded hadrosaurs of the Belly River Series of the Upper Cretaceous», dans Canada Department of Mines Bulletin, vol.  77, no 52, 1935, p.  1–37 
  39. Colbert Edwin H., The Ruling Reptiles and their Relatives [«The Dinosaur Book»], American Museum of Natural History, coll. «Man and Nature Publications», New York, 1945, 156 p. (OCLC 691246)  
  40. (de) Othenio Abel, «Die neuen Dinosaurierfunde in der Oberkreide Canadas», dans Jarbuch Naturwissenschaften, vol.  12, no 36, 1924, p.  709–716 [lien DOI] 
  41. (en) Halszka Osmólska, «Nasal salt glands in dinosaurs», dans Acta Palæontologica Polonica, vol.  24, 1979, p.  205–215 
  42. John Ostrom, «The cranial crests of hadrosaurian dinosaurs», dans Postilla, vol.  62, 1962, p.  1–29 
  43. Gish Duane T., Dinosaurs by Design, Master Books, Green Forest , 1992, 82 p. (ISBN 0-89051-165-9)  
  44. (en) David B. Weishampel, «Acoustic analyses of potential vocalization in lambeosauriné dinosaurs (Reptilia :Ornithischia) », dans Paleobiology, vol.  7, no 2, 1981, p.  252–261 
  45. (en) Weishampel David B., «The nasal cavity of lambeosauriné hadrosaurids (Reptilia :Ornithischia)  : comparative anatomy and homologies», dans Journal of Paleontology, vol.  55, no 5, 1981, p.  1046–1057 
  46. Scientists Use Digital Paleontology to Produce Voice of Parasaurolophus Dinosaur, 1997-12-05, Sandia National Laboratories. Consulté le 2007-06-30
  47. (en) Diegert Carl F. et Williamson, Thomas E., «A digital acoustic model of the lambeosaurinæ hadrosaur Parasaurolophus tubicen», dans Journal of Vertebrate Paleontology, vol.  18, no 3, Suppl., 1998, p.  38A 
  48. (en) Sullivan Robert M. et Williamson, Thomas E., «A new skull of Parasaurolophus (long-crested form) from New Mexico : external and internal (CT scans) features and their functional implications», dans Journal of Vertebrate Paleontology, vol.  16, no 3, Suppl., 1996, p.  68A 
  49. (en) Wheeler P. E., «Elaborate CNS cooling structure in large dinosaurs», dans Nature, vol.  275, 1978, p.  441–443 [lien DOI] 
  50. (en) Teresa Maryańska, «Aspects of hadrosaurian cranial anatomy», dans Lethaia, vol.  12, 1979, p.  265–273 [lien DOI] 
  51. Les Dinosaures de Jurassic Park sur DinoNews
  52. [image] Photo issue de la série télévisée
  53. (en) description de l'épisode 6 de Prehistoric Park
  54. (fr) Parasaurolophus, Monnaie Royale Canadienne
  55. [image] Capture d'écran du jeu
  56. [image] Capture d'écran - Dina
Goldenwiki 2.png

Recherche sur Amazone (livres) :




Ce texte est issu de l'encyclopédie Wikipedia. Vous pouvez consulter sa version originale dans cette encyclopédie à l'adresse http://fr.wikipedia.org/wiki/Parasaurolophus.
Voir la liste des contributeurs.
La version présentée ici à été extraite depuis cette source le 19/01/2010.
Ce texte est disponible sous les termes de la licence de documentation libre GNU (GFDL).
La liste des définitions proposées en tête de page est une sélection parmi les résultats obtenus à l'aide de la commande "define:" de Google.
Cette page fait partie du projet Wikibis.
Accueil Recherche Aller au contenuDébut page
ContactContact ImprimerImprimer liens d'évitement et raccourcis clavierAccessibilité
Aller au menu